6 mai
2007 : Il y a quarante ans jour pour jour, avait lieu le second tour de la dernière élection présidentielle de France, aujourd’hui devenue province européenne. Cette élection restera comme celle qui fut menée comme une véritable campagne de pub par les deux principaux adversaires agrippés aux sondages d’opinion, et qui s’affrontèrent à grand coup de slogans « Donnant, donnant. Gagnant, gagnant. », ou bien « Travaillez plus, pour gagner plus ».
Cette campagne aura été l’occasion d’un ultime regain d’intérêt du peuple français pour la politique et ses institutions. Mais paradoxalement, le débat n’aura jamais été autant superficiel, sans profondeur, car escamoté par la course à l’image et l’événementiel. Cette grande espérance des électeurs et l’insignifiance des candidats, aura des conséquences très importantes pour l’avenir du pays.
En effet, celui qui s’était fait élire sur des promesses tous azimut destinées à caresser le peuple dans le sens du poil (tout en se posant comme le pourfendeur des glandeurs et profiteurs du système) ; celui qui fut porté par la toute puissance médiatique, sera victime de sa désinvolture, de son penchant maladif pour le bling bling et les grandes fortunes et de son absence de clairvoyance sur les grands enjeux internationaux.
« Je serais le président du pouvoir d’achat. Je ne vous mentirais pas, je ne vous trahirais pas. Je ferais ce que je dis et je dirais ce que je fais », la désillusion fut à la hauteur de l’espoir qu’il fit naitre. Car le visionnaire n’était qu’un illusionniste. On parlera d’abord de pipolitique en référence à l’exhibition de sa vie privée sensée faire réver la ménagère. Puis on parlera de Pipeaulitique, pour illustrer sa gestion de l’Etat français. Malgré son volontarisme de façade, il n’avait ni prévu, ni anticipé la hausse des matières premières, la pénurie alimentaire, la grande récession ou encore les effets du changement climatique. Pire encore, il continua une politique inégalitaire de croissance d’inspiration ultralibérale, dont les effets dévastateurs commençaient pourtant à se faire ressentir dans les grandes économies anglo-saxonne.
A peine un an après sa victoire, il avait déjà perdu toute sa crédibilité auprès d’une grande majorité du peuple français. Il tenta tout son possible pour se maintenir au pouvoir jusqu’à la fin de son mandat. Il sortira d’abord une chanson en duo avec Carla Bruni, sa troisième épouse, et dont l’air est resté dans toutes les mémoires :
Tellement besoin d’amour, pour les enfants du Darfour
Tellement besoin d’amour, pour Ingrid Bétancourt
Puis il divorcera une troisième fois pour épouser Ségolène Royal et en faire son Premier Ministre (François Bayrou ayant décliné son offre de PACS). Lors du siège du Palais de l’Elysée par les jeunes des banlieues, il parviendra à s’enfuir in extremis en hélicoptère, jusqu’au Bourget où l’attendait le Jet Privé de son ami Bolloré. Il s’installera définitivement avec Angela Merkel sur une île artificielle du côté de Dubaï, le nouveau pays du bling bling pour riches désoeuvrés.